Plantes aquatiques

Développement des végétaux aquatiques

Les végétaux ou plantes aquatiques sont essentiels au bon état et au bon fonctionnement des cours d’eau. Leurs rôles sont multiples : oxygénation du milieu, source de nourriture, lieu de croissance, de reproduction ou d’abris pour les poissons, etc.

Cependant, parfois leur développement peut s’emballer, favorisant rapidement leur prolifération. De nombreux facteurs peuvent être en causes : apports de nutriments, hausse de la température, …

Certaines espèces ont des développements particuliers, qui peuvent rentrer en concurrence avec des espèces locales. Les plantes invasives aquatiques les plus connues dans notre département sont : la Jussie, l’hydrocotyle fausse renoncule, le myriophylle. Ce sont des Espèces Exotiques Envahissantes (« EEE »), car non endémiques de notre territoire.

Leurs particularités physiologiques et leur cycle biologique font qu’elles vont plus facilement et rapidement surpasser les végétaux déjà en place, pour s’imposer comme espèce majoritaire du milieu aquatique. Elles peuvent rapidement réduire la quantité d’oxygène dissous dans l’eau, empêcher la lumière de passer, limiter l’activité de pêche, augmenter le risque d’inondations ou même entraîner des mortalités piscicoles.

Exemple de Jussie sur la Haute Colme dans le département du Nord

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Exemple d’hydrocotyle fausse renoncule sur la Sambre dans le département du Nord

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Exemple de myriophylle sur le Canal de Saint Quentin dans le département du Nord

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Méthodes d’éradication et de contrôle

Bien que durant l’hiver les végétaux sont moins actifs, il s’agit également de la période de l’année où ils sont les plus fragiles. Sachant cela, la première pensée pourrait être d’intervenir à cette période-là précise, mais il s’agit en réalité d’une grosse erreur.

Plus fragiles et friables, les végétaux aquatiques ont tendance à s’effriter et se couper en plusieurs morceaux si on essaie de les arracher. En intervenant en hiver, on augmente donc leur dispersion dans le milieu aquatique. La meilleure chose à faire et donc d’attendre le printemps pour réaliser des travaux d’entretien. De plus, la faible présence de végétaux en hiver limite le nombre d’habitats et de source de nourriture pour les poissons, il faut donc éviter d’intervenir durant cette période.

Plusieurs méthodes d’éradication et de contrôle ont été testées par la communauté scientifique en vue de détruire, ou au moins réduire, les populations des espèces invasives comme l’arrache manuel ou mécanique, l’enfouissement, le bâchage prolongé, la mise en assec, les méthodes chimiques ou biologiques. Ceci est à la charge des propriétaires et peut s’avérer extrêmement couteux. Malheureusement la pratique halieutique est parfois bien entravée par la végétation ou les plantes invasives aquatiques et nombre de biefs sont aujourd’hui peu praticables.

Méthode d’arrachage sur la Haute Colme – Nord

Présence invasive de balsamine de l’Himalaya sur la Solre à Obrechies – Arrachage manuel précoce – Aout 2021

Zoom sur la détection précoce

D’une manière générale, leur gestion est très difficile à cause de leur développement rapide et important. Un milieu peut rapidement être complètement envahi en quelques semaines. Leur facilité de dissémination dans l’eau, les rend difficiles à contenir et à traiter. Il est presque impossible de les éradiquer d’un milieu.

Dans ce contexte, il est important de détecter la présence de l’espèce le plus tôt possible, au stade précoce de l’invasion. Plus l’invasion est détectée de façon précoce, plus grandes seront les probabilités de succès dans l’éradication de l’espèce. Pour limiter leur prolifération, il faut des interventions très régulières (hebdomadaires) et une surveillance constante des milieux aquatiques et ce, sur plusieurs années…

Si vous-même vous vous découvrez ce genre de plante envahissante, n’hésitez pas à contacter au plus vite la Fédération de pêche du Nord. Les agents de la Fédération sont formés pour identifier et intervenir régulièrement sur le terrain. Ainsi, plus tôt la présence d’une espèce végétale envahissante est signalée, plus sa prolifération peut être contenue.