Les invasions d'écrevisses exotiques et impacts écologiques

Il est toujours bon de rappeler l’objectif de la pêche de l’écrevisse dans nos cours d’eau. Après de nombreuses investigations des techniciens de la Fédération départementale de pêche pour trouver des écrevisses autochtones dans notre département, le résultat s’est avéré négatif. Plus aucune écrevisse à pattes blanches ne réside dans nos cours d’eau. Introduites accidentellement par l’homme, ou volontairement mais sans réfléchir aux conséquences, il ne reste plus que les espèces d’écrevisses invasives.

Des écrevisses envahissantes qui inquiètent

De ce fait, pour limiter la prolifération de ces écrevisses invasives qui provoque des déséquilibres sur la biodiversité, de nombreuses actions d’initiation « pêche de l’écrevisse » sont proposées dans le département dont certaines, en partenariat avec le Parc Naturel Régional de l’Avesnois sur des zones Natura 2000. La préservation de la biodiversité est vitale, car les organismes qui la constituent participent aux grands cycles écologiques de l’air, du sol et de l’eau.

L’écrevisse invasive (exemple écrevisse signal) appauvrit le milieu en biodiversité de par son comportement agressif et de son alimentation vorace (poisson, invertébré). Capable de vivre à la surface, elle est très résistante aux eaux polluées même quand l’oxygène chute de façon importante.

Son habitat est également une problématique. Creusant des terriers dans les berges, ces dernières s’effondrent lors de crues, apportant une quantité importante de terre qui viennent colmater les zones de reproduction de la truite fario présente dans les cours d’eau.

De plus, elle se reproduit à une vitesse incroyable : un individu peut pondre entre 200 et 700 œufs par ponte plusieurs fois par an, ce qui donne chez nous, par exemple, 1,5 à 2 tonnes d’écrevisses à l’hectare, soit potentiellement 5 à 10 par m2 !

Enfin, cette espèce est porteuse saine de la peste de l’écrevisse. Un champignon, qui au contact des écrevisses autochtones provoque la disparition de ces espèces.

Pour cette année 2022, 3 interventions, regroupant 120 personnes, ont été réalisées avec le PNR Avesnois sur les sites de Bousignies-sur-Roc, Eppe Sauvage et Cousolre. D’autres ont lieu sur l’ensemble du département dans le cadre de nos animations fédérales ou le temps d’un après-midi, les inscrits ont pu participer à la protection de la biodiversité des cours en apprenant à pêcher l’écrevisse.